Le grand Pavois d'Alger
Le grand Pavois d'Alger
Inauguré en 1928, le monument aux morts d’Alger, appelé également « Le grand Pavois », est l’œuvre du sculpteur Paul LANDOWSKI (1875-1961), qui est aussi l’auteur du Christ de Corcovado à Rio.
Après l’indépendance, les 10 000 noms d’Algérois qui y étaient gravés ont été effacés, comme sur tous les monuments d’Algérie, puis, en 1978, le monument a été recouvert pour masquer les symboles que le sculpteur avait représentés pour célébrer la fraternité franco-algérienne, scellée par le sang versé durant la Grande Guerre.
Le pavois sur lequel repose un homme susceptible d’appartenir à l’une ou l’autre des communautés, est en effet porté par un cavalier européen et par un cavalier nord-africain, tandis qu’au dos du monument, deux femmes et deux vieillards, appartenant également aux deux communautés, s’appuient les uns sur les autres, en pleurant leurs enfants morts pour la France.
Symbole d’un passé commun aux deux peuples, ce monument constitue aujourd’hui, au cœur-même de la capitale algérienne et grâce à la clairvoyance du sculpteur algérien intervenu en 1978, M’hamed Issiakhem, qui a pris la précaution de réaliser un coffrage sans endommager l’œuvre initiale, le témoin d’un espoir de réconciliation possible, qui se concrétisera le jour où le masque tombera.
Asaf
Invité- Invité
Cachez moi cette œuvre que je ne saurais voir !
« Où donc l’œuvre d’art est-elle chez elle ? En tant qu’œuvre, elle est chez elle uniquement dans le rayon qu’elle ouvre elle-même par sa présence […]. Être-œuvre signifie donc : installer un monde » Heidegger
Le monument aux morts d’Alger supposé englouti dans un amas de béton…survis dans un sarcophage « protecteur » soigneusement réalisé par un groupe d’artiste à leur tête Issiakhem M’hamed. Le pavois est le monument aux morts d’Alger, une immense sculpture, commandé par la ville d’Alger, qui cherchait à l’époque de montrer l’étroite relation qui unissait les populations d’Europe et d’Afrique : ce qui est particulièrement visible dans le groupe qui s’inscrit dans le dos du monument, « les deux femmes, les deux vieillards, l’Européen et l’Arabe s’appuie l’un sur l’autre. L’unité de sentiment a conduit à l’heureux effet plastique », écrit Landowski dans son Journal en 1921. Malheureusement, le destin de la sculpture « le pavois » ne connaîtra pas celui du Christ rédempteur de rio de Janeiro (Brésil) du même auteur.
Ainsi et à la veille de l’organisation des jeux Africains de 1978, « le pavois » de Paul Landowski ne devait plus être une gêne pour le regard, cette magnifique œuvre qui a survécu aux années 60/70, ne surplombera plus la baie d’Alger et le monument de la grande poste (1906) de l’architecte Henry Petit, ainsi que d’autres monuments, notamment le siège du journal la Dépêche Algérienne occupé aujourd’hui par le RND (Rassemblement National Démocratique) et celui du siège de la Préfecture d’Alger, qui a gardé sa fonction initiale puisqu’il abrite les services de la Wilaya d’Alger.
La suppression des signes de l’Ancien « colonisateur », n’est pas un fait nouveau dans l’histoire : la révolution française et la chute de la monarchie en 1792, l’occupation de l’Irak en 2003, et la dictature des Talibans en Afghanistan sont marqués par le pillage des musées, la destruction des mausolées et monuments…
Et c’est suite à plusieurs tentatives de réoccupation de l’esplanade… ou est érigé « le pavois »… par… « autre chose » qu’Issiakhem M’hamed et ses collaborateurs ( Kerbouche Ali, Bourdine Moussa, Oulhaci Mohamed, Nadjar Mohamed, Bouarour Said, Ould Aîssa Ali, Filali Mustapha, Tadjer Mustapha, Bendaoud Youcef, Chaîb Salah, Ziraoui El Hadi, Ould Aîssa Raouf) ont ingénieusement créé une œuvre sarcophage afin de protéger le monument, non sans la colère de « Momo » qui de la grille du jardin de l’horloge florale (actuellement) vociférait sa colère pensant au pire pour l’œuvre.
L’une des œuvres majeures de Paul-Maximilien Landowski survie effectivement à l’intérieur de ce parement rigide, enveloppé dans un film polyane, une grille, de la filasse, une structure en bois et du ciment pour Revêtements. Le polyane et la charpente en bois sont visibles actuellement au sommet.
Embaumée depuis plus de trente deux ans, la sculpture attend peut-être sa prochaine libération, à l’image des deux poignées libérées de leurs chaînes en bas relief sur le sarcophage…
Tarik OUAMER ALI – 2010 -
Invité- Invité
Re: Le grand Pavois d'Alger
"...le témoin d’un espoir de réconciliation possible, qui se concrétisera le jour où le masque tombera."
"... à l’image des deux poignées libérées de leurs chaînes en bas relief sur le sarcophage…"
On peut rêver. Mais demain n'est pas encore aujourd'hui.
Le seul détail qui apparait avec ces bras et cette chaîne brisée n'est pas un symbole de réconciliation…
"... à l’image des deux poignées libérées de leurs chaînes en bas relief sur le sarcophage…"
On peut rêver. Mais demain n'est pas encore aujourd'hui.
Le seul détail qui apparait avec ces bras et cette chaîne brisée n'est pas un symbole de réconciliation…
Blu- Invité
Re: Le grand Pavois d'Alger
RÉCONCILIATION ?
En imaginant qu'elle soit un jour possible, est-elle pour autant souhaitable ?
Authier C- Invité
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