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11ème CHOC
PARACHUTISTES MILITAIRES :: - LES RÉGIMENTS, UNITÉS, SERVICE DE SANTE :: - 11eme RÉGIMENT PARACHUTISTE DE CHOC
Page 1 sur 1
11ème CHOC
La carrière d’Yves Godard ayant été évoquée, c’est l’occasion de parler du 11ème CHOC dont il a été un peu à l’origine.
Une version rapide et partielle de l’histoire du 11ème Choc (jusqu’en 1963)
Origine :
En 1944 est mis en place en Extrême Orient un service de renseignement français disposant d’un service action dépendant pour emploi de la Force 136. Cette Force 136 est une unité britannique au sein du Spécial Opérations Exécutive (SOE), constituée par non seulement des combattants britanniques mais aussi des combattants d’autres pays afin d’encadrer des maquis dans les territoires d’Asie occupés par les troupes japonaises et y mener des opérations subversives et de sabotage.
A partir du mois de novembre 1944, commencent à être parachutés des équipes de commandos français, les « French’s Indochina Section’s » spécialement entraînés à cet effet, en Indochine et notamment au Laos. Les cadres de cette unité proviennent en partie du Bureau Central de Renseignements et d’Actions (BCRA), Services Secrets de la France Libre en Angleterre, dont les membres ont mené des actions en France avec la Résistance.
En 1946, La guerre d’Indochine n’ayant pas encore atteint son paroxysme, « les opérations de police » sont menées par des unités coloniales et les renforts en homme et en encadrement sont suffisamment pourvus en volontaires. Les commandos et les parachutistes métropolitains sont parqués dans leurs garnisons du Sud-ouest et ces durs qui ont frôlés cent fois la mort rongent leur frein et forme une espèce de club fermé qui ne peut plus qu’évoquer ses campagnes et échanger les souvenirs : Saint Marcel, Samwest en forêt de Duault, Kerhamon en Bretagne, Arnhem, les maquis anti-japonais.
Les autorités militaires en réunissent une partie à Montlouis dans une citadelle à moitié délabrée. Bientôt on leur donne un Chef, un homme d’action, le Chef de Bataillon Yves Godard qui va en faire une unité d’élite. Comme cette unité n’a pas encore d’appellation mais on a pris l’habitude du numéro de téléphone, le 11 à Montlouis, ce sera le Bataillon de Choc numéro 11 à Montlouis.
Tout va alors aller très vite, Yves Godard et les Officiers qui sont venus avec lui vont en faire non seulement une unité d’élite mais aussi de la Place une Ecole des Commandos où se mêleront non seulement des engagés de carrière et des appelés du contingent sur volontariat.
Rien ne semble différencier le 11e Choc d’une autre unité parachutiste, il a comme les autres, un drapeau, celui du 11e Régiment d’Infanterie dont il a reçu la fourragère verte de 1914-1918, mais pourtant, les paras commandos du 11e sont d’une autre mesure que les autres. Ils ne font pas partie d’un bataillon ordinaire. Ce bataillon se place dès ses débuts hors des normes communes. Rien ne lui a été compté, ni les hommes, ni les cadres soigneusement triés, ni surtout le matériel et les moyens mis en œuvre.
La guerre d’Indochine prend de l’ampleur. Les services de renseignements français ont besoin de personnel capable d’effectuer des missions spéciales et souhaite puiser dans ce réservoir de combattants d’élite pour ses besoins propres, pour étoffer son Service Action. Les commandos du 11e sont capables d’effectuer des missions spéciales et le Commandant Morlane dit « Fille-Lambie », officier de l'Armée de l'Air, déjà créateur du réseau de résistance « Jean Michel » contre l'occupant allemand, qui avait crée des unités sous la forme de chocs aéroportés, afin de combattre les forces japonaises après le coup de force du 9 mars 1945 contre les français, avait participé à la constitution de réseaux qui, aidés des commandos de choc parachutés à l'intérieur des jungles, s'opposaient à l'occupant nippon avec succès. Il persuade Godard de former ses parachutistes dans les ateliers des centres d’instructions spéciales à Persan-Beaumont et à Cercottes où on forme des combattants d’une guerre inexpiable, dans l’absolue règle du secret ni scrupules, ne supportant aucune improvisation.
L’histoire de cette unité très spéciale restera difficile à écrire avec tout le mystère dont elle s’entoure. Para Commandos des Groupements de Commandos Mixtes Aéroportés (GCMA) d’Indochine et du Bureau d’Etudes et de Liaison (BEL) d’Algérie. Parachutistes, oui, mais de guerre en fraude, dont certains rencontreront la maladie, l’angoisse, la fatigue, la mort souvent en solitaire !
Actions/missions :
Bras armé du service action de la DGER puis du SDECE, les Chocs mènent des opérations classiques ou des missions clandestines de contre-guérilla ou de reconnaissance. En Kabylie, ils déciment les principaux responsables de la Wilaya IV en menant des actions antiterroristes et d'action psychologique. Ces actions de sabotage et de destruction sont même menées sur les bases arrières du FLN en Tunisie et au Maroc.
Ils participent à l'expédition franco-britannique sur le Canal de Suez en Égypte et sont largués (sur un mouchoir de poche à 150 mètres) sur Port Fouad où ils remportent un beau succès militaire. L'expédition tournant court, ils retrouvent leur mission commando afin de détruire les unités ennemies au delà du barrage et le long de la frontière Tunisienne.
Composition :
Une compagnie de commandement
• Quatre compagnies de combat
(Les compagnies de l'unité ont une organisation particulière à effectif légèrement inférieur à une compagnie parachutiste ordinaire. Elles sont dites Centaines)
Implantation :
En France :
• Base arrière à Montlouis
• Centre d'entraînement : Roscanvel, Cercottes, Perpignan, Collioure, Calvi
• En Algérie :
• Dra el Mizan
• Tizi Reniff
Commandements :
1946 Commandant MORLANE dit "FILLE LAMBIE" (Indochine - Laos)
1947 Capitaine MONTHIN dit "MARCHAND"
1948 à 1951 Colonel Godard Yves (Montlouis - Algérie)
1956 Colonel Chateau Jobert (Commandant le 2e RCP, sous son commandement)
Dissolution :
• Certains cadres s'étant montrés favorables à l'OAS qui a lutté pour l'Algérie Française, l'unité est dissoute par les autorités politiques et militaires au mois de décembre 1963
• Ses traditions sont reprises par le 11e RPC le 7 février 1986 mais l'unité est à nouveau dissoute le 30 juin 1993 par mesure de réduction des forces armées françaises
(Source encyclopédieAFN)
Souvenirs personnels.
En 1964, j’ai eu l’occasion de passer par Montlouis. Le régiment venait d'être dissous. C’était un centre de formation commando mais nous ne faisions qu’une visite. Le passage dans une pièce qui servait d’instruction au piégeage des meubles m’a laissé le souvenir qu’il était préférable d’être à l’air libre et de ne pas chercher à savoir ce qui se trouvait dans les tiroirs…
Au 13ème RDP en 1965, j’ai rencontré quelques « expatriés » du 11ème CHOC après sa dissolution. Parmi eux des adjudants remarquables qui avaient conservés l’habitude de la discrétion. Quand ils se livraient un peu, c’était un honneur, et leurs histoires étaient parfois » glaçantes »…
Dans les années 1980, j’ai fait la connaissance d’un garagiste qui était également pompier. Un jour, en grand uniforme, j’ai vu qu’il portait une plaque à vélo. Nous avons discuté et échangé. C’est ainsi que j’ai appris qu’il avait fait deux mois de classe au 13ème RDP pour se retrouver ensuite muté à Cercottes...
En 1975, j’avais un médecin qui avait fait partie du 11ème à l’époque de l’Algérie. Il y avait été affecté en tant que toubib appelé et en gardait un souvenir extraordinaire. Il avait continué à « servir » à l’issue de son service. Mais malheureusement pour lui, adepte d’escalade en montagne, il avait eu un accident grave et ne se déplaçait plus qu’en fauteuil roulant. Quand j'étais en consultation, j'avais du mal à me sentir malade devant quelqu'un qui vous auscultait en fauteuil roulant. Alors, nous passions le plus clair du temps à évoquer ses souvenirs....
Une version rapide et partielle de l’histoire du 11ème Choc (jusqu’en 1963)
Origine :
En 1944 est mis en place en Extrême Orient un service de renseignement français disposant d’un service action dépendant pour emploi de la Force 136. Cette Force 136 est une unité britannique au sein du Spécial Opérations Exécutive (SOE), constituée par non seulement des combattants britanniques mais aussi des combattants d’autres pays afin d’encadrer des maquis dans les territoires d’Asie occupés par les troupes japonaises et y mener des opérations subversives et de sabotage.
A partir du mois de novembre 1944, commencent à être parachutés des équipes de commandos français, les « French’s Indochina Section’s » spécialement entraînés à cet effet, en Indochine et notamment au Laos. Les cadres de cette unité proviennent en partie du Bureau Central de Renseignements et d’Actions (BCRA), Services Secrets de la France Libre en Angleterre, dont les membres ont mené des actions en France avec la Résistance.
En 1946, La guerre d’Indochine n’ayant pas encore atteint son paroxysme, « les opérations de police » sont menées par des unités coloniales et les renforts en homme et en encadrement sont suffisamment pourvus en volontaires. Les commandos et les parachutistes métropolitains sont parqués dans leurs garnisons du Sud-ouest et ces durs qui ont frôlés cent fois la mort rongent leur frein et forme une espèce de club fermé qui ne peut plus qu’évoquer ses campagnes et échanger les souvenirs : Saint Marcel, Samwest en forêt de Duault, Kerhamon en Bretagne, Arnhem, les maquis anti-japonais.
Les autorités militaires en réunissent une partie à Montlouis dans une citadelle à moitié délabrée. Bientôt on leur donne un Chef, un homme d’action, le Chef de Bataillon Yves Godard qui va en faire une unité d’élite. Comme cette unité n’a pas encore d’appellation mais on a pris l’habitude du numéro de téléphone, le 11 à Montlouis, ce sera le Bataillon de Choc numéro 11 à Montlouis.
Tout va alors aller très vite, Yves Godard et les Officiers qui sont venus avec lui vont en faire non seulement une unité d’élite mais aussi de la Place une Ecole des Commandos où se mêleront non seulement des engagés de carrière et des appelés du contingent sur volontariat.
Rien ne semble différencier le 11e Choc d’une autre unité parachutiste, il a comme les autres, un drapeau, celui du 11e Régiment d’Infanterie dont il a reçu la fourragère verte de 1914-1918, mais pourtant, les paras commandos du 11e sont d’une autre mesure que les autres. Ils ne font pas partie d’un bataillon ordinaire. Ce bataillon se place dès ses débuts hors des normes communes. Rien ne lui a été compté, ni les hommes, ni les cadres soigneusement triés, ni surtout le matériel et les moyens mis en œuvre.
La guerre d’Indochine prend de l’ampleur. Les services de renseignements français ont besoin de personnel capable d’effectuer des missions spéciales et souhaite puiser dans ce réservoir de combattants d’élite pour ses besoins propres, pour étoffer son Service Action. Les commandos du 11e sont capables d’effectuer des missions spéciales et le Commandant Morlane dit « Fille-Lambie », officier de l'Armée de l'Air, déjà créateur du réseau de résistance « Jean Michel » contre l'occupant allemand, qui avait crée des unités sous la forme de chocs aéroportés, afin de combattre les forces japonaises après le coup de force du 9 mars 1945 contre les français, avait participé à la constitution de réseaux qui, aidés des commandos de choc parachutés à l'intérieur des jungles, s'opposaient à l'occupant nippon avec succès. Il persuade Godard de former ses parachutistes dans les ateliers des centres d’instructions spéciales à Persan-Beaumont et à Cercottes où on forme des combattants d’une guerre inexpiable, dans l’absolue règle du secret ni scrupules, ne supportant aucune improvisation.
L’histoire de cette unité très spéciale restera difficile à écrire avec tout le mystère dont elle s’entoure. Para Commandos des Groupements de Commandos Mixtes Aéroportés (GCMA) d’Indochine et du Bureau d’Etudes et de Liaison (BEL) d’Algérie. Parachutistes, oui, mais de guerre en fraude, dont certains rencontreront la maladie, l’angoisse, la fatigue, la mort souvent en solitaire !
Actions/missions :
Bras armé du service action de la DGER puis du SDECE, les Chocs mènent des opérations classiques ou des missions clandestines de contre-guérilla ou de reconnaissance. En Kabylie, ils déciment les principaux responsables de la Wilaya IV en menant des actions antiterroristes et d'action psychologique. Ces actions de sabotage et de destruction sont même menées sur les bases arrières du FLN en Tunisie et au Maroc.
Ils participent à l'expédition franco-britannique sur le Canal de Suez en Égypte et sont largués (sur un mouchoir de poche à 150 mètres) sur Port Fouad où ils remportent un beau succès militaire. L'expédition tournant court, ils retrouvent leur mission commando afin de détruire les unités ennemies au delà du barrage et le long de la frontière Tunisienne.
Composition :
Une compagnie de commandement
• Quatre compagnies de combat
(Les compagnies de l'unité ont une organisation particulière à effectif légèrement inférieur à une compagnie parachutiste ordinaire. Elles sont dites Centaines)
Implantation :
En France :
• Base arrière à Montlouis
• Centre d'entraînement : Roscanvel, Cercottes, Perpignan, Collioure, Calvi
• En Algérie :
• Dra el Mizan
• Tizi Reniff
Commandements :
1946 Commandant MORLANE dit "FILLE LAMBIE" (Indochine - Laos)
1947 Capitaine MONTHIN dit "MARCHAND"
1948 à 1951 Colonel Godard Yves (Montlouis - Algérie)
1956 Colonel Chateau Jobert (Commandant le 2e RCP, sous son commandement)
Dissolution :
• Certains cadres s'étant montrés favorables à l'OAS qui a lutté pour l'Algérie Française, l'unité est dissoute par les autorités politiques et militaires au mois de décembre 1963
• Ses traditions sont reprises par le 11e RPC le 7 février 1986 mais l'unité est à nouveau dissoute le 30 juin 1993 par mesure de réduction des forces armées françaises
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Souvenirs personnels.
En 1964, j’ai eu l’occasion de passer par Montlouis. Le régiment venait d'être dissous. C’était un centre de formation commando mais nous ne faisions qu’une visite. Le passage dans une pièce qui servait d’instruction au piégeage des meubles m’a laissé le souvenir qu’il était préférable d’être à l’air libre et de ne pas chercher à savoir ce qui se trouvait dans les tiroirs…
Au 13ème RDP en 1965, j’ai rencontré quelques « expatriés » du 11ème CHOC après sa dissolution. Parmi eux des adjudants remarquables qui avaient conservés l’habitude de la discrétion. Quand ils se livraient un peu, c’était un honneur, et leurs histoires étaient parfois » glaçantes »…
Dans les années 1980, j’ai fait la connaissance d’un garagiste qui était également pompier. Un jour, en grand uniforme, j’ai vu qu’il portait une plaque à vélo. Nous avons discuté et échangé. C’est ainsi que j’ai appris qu’il avait fait deux mois de classe au 13ème RDP pour se retrouver ensuite muté à Cercottes...
En 1975, j’avais un médecin qui avait fait partie du 11ème à l’époque de l’Algérie. Il y avait été affecté en tant que toubib appelé et en gardait un souvenir extraordinaire. Il avait continué à « servir » à l’issue de son service. Mais malheureusement pour lui, adepte d’escalade en montagne, il avait eu un accident grave et ne se déplaçait plus qu’en fauteuil roulant. Quand j'étais en consultation, j'avais du mal à me sentir malade devant quelqu'un qui vous auscultait en fauteuil roulant. Alors, nous passions le plus clair du temps à évoquer ses souvenirs....
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Date d'inscription : 09/12/2018
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