Rechercher
Derniers sujets
Petites annonces
Pas d'annonces disponibles.
Statistiques
Nous avons 477 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est ROSSI HENRI
Nos membres ont posté un total de 5528 messages dans 1930 sujets
Coëtquidan octobre novembre 1962 Des occupations « courantes »….
PARACHUTISTES MILITAIRES :: L'ARMOIRE AUX SOUVENIRS :: - L'ARMOIRE AUX SOUVENIRS, DE 1960 JUSQU'EN 1984
Page 1 sur 1
Coëtquidan octobre novembre 1962 Des occupations « courantes »….
Coëtquidan octobre novembre 1962 Des occupations « courantes »….
(Suite. On continue un peu ? Avec humour bien entendu…)
…Les jours ont succédé aux jours avec séances de tir, maniement des armes et autres formations nécessaires à notre instruction. L'intérêt de disposer d'un élastique de réserve pour tenir le bas du pantalon de treillis a été assimilé rapidement. Cette jarretière dénuée de fantaisie est venu tenir compagnie à l'épingle de sûreté, autre accessoire de mode tout aussi indispensable.
Les nuits se partageaient entre l'entraînement au combat sans visibilité et les nettoyages à la lueur d'une lampe de poche après l'extinction des feux, tout en essayant de respecter le sommeil de notre chef de chambre.
Les anciens, bien entendu, venaient nous rendre de petites visites le soir afin d'assurer nos occupations jusqu'au lendemain matin : bahutages, rangements, astiquages, sommeil de plomb à durée limitée, le tout étant prolongé par une suite sans originalité.
- Debout, là-dedans ! Garde-à-vous ! Rassemblement dans dix minutes !
- Repos ! Garde-à-vous ! Pas de gymnastique, direction le réfectoire ! »
Un petit déjeuner avalé à toute vitesse en cinq minutes maximum et une sortie au pas de course suivie de l'attente des retardataires.
- Plus vite, les derniers ! Garde-à-vous ! Pas de gymnastique, direction les bâtiments !
- Marquez le pas ! Halte ! Repos ! Garde-à-vous ! Rassemblement dans trente minutes en tenue de combat, casque lourd et imperméable au ceinturon. Rompez les rangs ! »
Défaire son lit, plier draps et couvertures avec soin, s'habiller en tirant quelques bouffées de cigarette, se raser sans se laver et faire la corvée commune sont des activités qui demandent du temps.
Nous avons progressivement acquis une grande dextérité pour gérer les secondes et choisir ce qui devait être bien fait ou ce qui avait une chance de passer inaperçu.
Se raser était un impératif. Malheur à celui qui avait un mauvais savon à barbe ou à cet autre dont les poils trop noirs restaient toujours visibles.
Nettoyer ses rangers était important, mais, avec un brossage rapide et une bonne couche de cirage noir, on pouvait espérer passer le cap du premier rassemblement. Le résultat n'était jamais assuré car le chef de chambre avait fait la même chose que nous l'année précédente et connaissait l'astuce.
L'objectif était de ne pas se faire repérer, mais il est difficile d'être toujours parfait dans tous les domaines. Ne pas avoir de trace de poussière au-dessus de son armoire, présenter un lit parfaitement au carré, aligner les pièces du fusil sans le moindre soupçon d'huile, ne pas être en retard aux rassemblements tout en ayant bien nettoyé le pédiluve et faire demi-tour correctement. Tout ça faisait partie des exploits permanents à accomplir.
Nul doute que, tôt ou tard, on se faisait épingler pour un lit mal fait ou un bouton qui pendait lamentablement. Les sélectionnés avaient droit à des régimes « de faveur » qui variaient en fonction du degré de « dysfonctionnement » constaté.
Le plus pédagogique était sans aucun doute la « tenue de campagne ». Il s'agissait tout simplement de se présenter après le repas du soir, revêtu de l'habillement recommandé pour partir au combat : capote, casque lourd, etc., équipé des compléments indispensables comme la gourde ou la pelle- pioche. Bien entendu, pour parer à toute éventualité, il était nécessaire de prévoir du matériel de rechange, stocké dans le sac à dos, en respectant une liste très précise qui comportait chaussures, chemises et autres babioles utiles à tout bon combattant.
Le plus souvent, la séance ne dépassait pas le stade de la présentation et les élus s'efforçaient de rattraper le temps perdu en rangeant leurs affaires le plus rapidement possible. Il fallait faire vite pour préparer la revue de chambre du soir.
Certains, et Xavier était du nombre, prenaient le risque de gonfler leurs sacs avec des couvertures ou un polochon afin d'échapper à l'opération de rangement. La chance était parfois de leur côté, mais, en cas d'inspection, la condamnation était sans appel. Le supplicié avait droit à un parcours d'entraînement spécial qui lui permettait de comprendre que l'évacuation de la transpiration n'était pas compatible avec le port d'un manteau d'hiver, même s'il fait froid.
La « tenue de campagne » avait parfois des prolongements que l'on pourrait qualifier de défilés de mode. Le sanctionné, après s'être présenté comme prévu, recevait l'ordre de revenir quelques minutes plus tard habillé d'une autre tenue. Les allers et retours se succédaient alors à un rythme infernal. Tout retard était sanctionné inexorablement par un nouveau changement de « costume ». Comme le temps était généralement insuffisant pour effectuer correctement la transformation, une cravate de travers ou un accessoire oublié signifiait une nouvelle course contre la montre.
Il n'y avait qu'une solution : s'organiser !
Le condamné arrivait haletant dans la chambre et annonçait entre deux inspirations comment il devait repartir, puis il s'étalait sur le lit pour reprendre son souffle. L'équipe d'effeuillage se mettait au travail tandis qu'une autre préparait l'équipement demandé. Déshabillé et rhabillé par des mains expertes, notre homme reprenait la route avec de bonnes chances de revenir pour la dernière fois. Il ne restait plus qu'à l'aider à ranger ses affaires…
La chambre avait oublié ses balbutiements et prenait vie à toute allure...
C'était le but recherché.
(Suite. On continue un peu ? Avec humour bien entendu…)
…Les jours ont succédé aux jours avec séances de tir, maniement des armes et autres formations nécessaires à notre instruction. L'intérêt de disposer d'un élastique de réserve pour tenir le bas du pantalon de treillis a été assimilé rapidement. Cette jarretière dénuée de fantaisie est venu tenir compagnie à l'épingle de sûreté, autre accessoire de mode tout aussi indispensable.
Les nuits se partageaient entre l'entraînement au combat sans visibilité et les nettoyages à la lueur d'une lampe de poche après l'extinction des feux, tout en essayant de respecter le sommeil de notre chef de chambre.
Les anciens, bien entendu, venaient nous rendre de petites visites le soir afin d'assurer nos occupations jusqu'au lendemain matin : bahutages, rangements, astiquages, sommeil de plomb à durée limitée, le tout étant prolongé par une suite sans originalité.
- Debout, là-dedans ! Garde-à-vous ! Rassemblement dans dix minutes !
- Repos ! Garde-à-vous ! Pas de gymnastique, direction le réfectoire ! »
Un petit déjeuner avalé à toute vitesse en cinq minutes maximum et une sortie au pas de course suivie de l'attente des retardataires.
- Plus vite, les derniers ! Garde-à-vous ! Pas de gymnastique, direction les bâtiments !
- Marquez le pas ! Halte ! Repos ! Garde-à-vous ! Rassemblement dans trente minutes en tenue de combat, casque lourd et imperméable au ceinturon. Rompez les rangs ! »
Défaire son lit, plier draps et couvertures avec soin, s'habiller en tirant quelques bouffées de cigarette, se raser sans se laver et faire la corvée commune sont des activités qui demandent du temps.
Nous avons progressivement acquis une grande dextérité pour gérer les secondes et choisir ce qui devait être bien fait ou ce qui avait une chance de passer inaperçu.
Se raser était un impératif. Malheur à celui qui avait un mauvais savon à barbe ou à cet autre dont les poils trop noirs restaient toujours visibles.
Nettoyer ses rangers était important, mais, avec un brossage rapide et une bonne couche de cirage noir, on pouvait espérer passer le cap du premier rassemblement. Le résultat n'était jamais assuré car le chef de chambre avait fait la même chose que nous l'année précédente et connaissait l'astuce.
L'objectif était de ne pas se faire repérer, mais il est difficile d'être toujours parfait dans tous les domaines. Ne pas avoir de trace de poussière au-dessus de son armoire, présenter un lit parfaitement au carré, aligner les pièces du fusil sans le moindre soupçon d'huile, ne pas être en retard aux rassemblements tout en ayant bien nettoyé le pédiluve et faire demi-tour correctement. Tout ça faisait partie des exploits permanents à accomplir.
Nul doute que, tôt ou tard, on se faisait épingler pour un lit mal fait ou un bouton qui pendait lamentablement. Les sélectionnés avaient droit à des régimes « de faveur » qui variaient en fonction du degré de « dysfonctionnement » constaté.
Le plus pédagogique était sans aucun doute la « tenue de campagne ». Il s'agissait tout simplement de se présenter après le repas du soir, revêtu de l'habillement recommandé pour partir au combat : capote, casque lourd, etc., équipé des compléments indispensables comme la gourde ou la pelle- pioche. Bien entendu, pour parer à toute éventualité, il était nécessaire de prévoir du matériel de rechange, stocké dans le sac à dos, en respectant une liste très précise qui comportait chaussures, chemises et autres babioles utiles à tout bon combattant.
Le plus souvent, la séance ne dépassait pas le stade de la présentation et les élus s'efforçaient de rattraper le temps perdu en rangeant leurs affaires le plus rapidement possible. Il fallait faire vite pour préparer la revue de chambre du soir.
Certains, et Xavier était du nombre, prenaient le risque de gonfler leurs sacs avec des couvertures ou un polochon afin d'échapper à l'opération de rangement. La chance était parfois de leur côté, mais, en cas d'inspection, la condamnation était sans appel. Le supplicié avait droit à un parcours d'entraînement spécial qui lui permettait de comprendre que l'évacuation de la transpiration n'était pas compatible avec le port d'un manteau d'hiver, même s'il fait froid.
La « tenue de campagne » avait parfois des prolongements que l'on pourrait qualifier de défilés de mode. Le sanctionné, après s'être présenté comme prévu, recevait l'ordre de revenir quelques minutes plus tard habillé d'une autre tenue. Les allers et retours se succédaient alors à un rythme infernal. Tout retard était sanctionné inexorablement par un nouveau changement de « costume ». Comme le temps était généralement insuffisant pour effectuer correctement la transformation, une cravate de travers ou un accessoire oublié signifiait une nouvelle course contre la montre.
Il n'y avait qu'une solution : s'organiser !
Le condamné arrivait haletant dans la chambre et annonçait entre deux inspirations comment il devait repartir, puis il s'étalait sur le lit pour reprendre son souffle. L'équipe d'effeuillage se mettait au travail tandis qu'une autre préparait l'équipement demandé. Déshabillé et rhabillé par des mains expertes, notre homme reprenait la route avec de bonnes chances de revenir pour la dernière fois. Il ne restait plus qu'à l'aider à ranger ses affaires…
La chambre avait oublié ses balbutiements et prenait vie à toute allure...
C'était le but recherché.
LANG- ADMINISTRATEUR
- Messages : 939
Points : 32140
Réputation : 14858
Date d'inscription : 09/12/2018
Age : 79
Localisation : Yonne
Re: Coëtquidan octobre novembre 1962 Des occupations « courantes »….
Question bête . C'est pour du vrai ?
_________________
"Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir..."- Maréchal Foch
briselance13- Histoire et Mémoire
- Messages : 638
Points : 10914
Réputation : 452
Date d'inscription : 14/05/2018
Age : 26
Localisation : Avignon
Re: Coëtquidan octobre novembre 1962 Des occupations « courantes »….
Oui...
Dernière édition par LANG le Lun 14 Jan - 21:26, édité 1 fois
LANG- ADMINISTRATEUR
- Messages : 939
Points : 32140
Réputation : 14858
Date d'inscription : 09/12/2018
Age : 79
Localisation : Yonne
re coëtquidan octobre-novembre 62 des occupations courantes
Magique , j'étais dedans . je fini la lecture essoufflé .
Lang vous nous faite revivre des moments qui semblait très loin .
dans mon vécu , a la fin l'encadrement était plus fatigué que nous .
Merci Lang
Lang vous nous faite revivre des moments qui semblait très loin .
dans mon vécu , a la fin l'encadrement était plus fatigué que nous .
Merci Lang
salliere herve- Messages : 120
Points : 10679
Réputation : 1497
Date d'inscription : 07/10/2018
Age : 69
Localisation : mont de marsan
Re: Coëtquidan octobre novembre 1962 Des occupations « courantes »….
Reprenez votre souffle sailliere ce n'est pas tout à fait terminé...
C'est vrai, "l'encadrement" était sur les genoux mais heureusement pour lui il avait des périodes de récupération que nous n'avions pas...
Mais, qu'est ce qu'on dormait bien à cette époque...
C'est vrai, "l'encadrement" était sur les genoux mais heureusement pour lui il avait des périodes de récupération que nous n'avions pas...
Mais, qu'est ce qu'on dormait bien à cette époque...
LANG- ADMINISTRATEUR
- Messages : 939
Points : 32140
Réputation : 14858
Date d'inscription : 09/12/2018
Age : 79
Localisation : Yonne
PARACHUTISTES MILITAIRES :: L'ARMOIRE AUX SOUVENIRS :: - L'ARMOIRE AUX SOUVENIRS, DE 1960 JUSQU'EN 1984
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
» Le saviez-vous ? Guy Marchand Légionnaire et Parachutiste...
» L’historien Benjamin Stora remettra officiellement mercredi 20 janvier 2021 à Emmanuel Macron son rapport sur « les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie »
» T u avais juste dix-huit ans, quand on t’a mis un béret rouge
» les îles
» Saint-Exupéry ou la noblesse du sacrifice
» colonel CHATEAU-JOBERT
» Général Pierre MENGUS
» Arrivée et enracinement du 35 à Tarbes