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Barkhane : L’Attaque SVIED du 08 janvier 2021
Barkhane : L’Attaque SVIED du 08 janvier 2021
Comme si nous étions dans le convoi...
Mise à jour : 15/01/2021 - Auteur : EMA
Comme tous les jours depuis le début de l’opération, le même cérémonial se répète, Jeremy le chef de groupe est le premier debout afin de montrer l’exemple aux « lève tard » qui rêvent à une grasse matinée. Il ne faut pas traîner tout doit être prêt pour le départ dans un peu plus d’une heure. Le jour se lève, encore une journée très chaude en perspective, il a fait 45°C hier, en lisière de la forêt de Serma au sud du Mali.
Les ordres pour la mission d’aujourd’hui ont été donnés la veille à l’arrivée sur le bivouac ou plutôt sur la Base opérationnelle avancée temporaire (BOAT) comme on dit ici. Aujourd’hui, avec le reste de leur section, ils doivent escorter les éléments logistiques de la compagnie jusqu’au point de regroupement. En clair, ils seront les chiens de garde de leurs camarades pour la journée, charge à eux que tout le monde arrive à bon port.
Chacun sait ce qu’il a à faire. Après 6 mois de préparation en France et près de deux mois de mission, les automatismes sont acquis. Tous appartiennent au 1er régiment de Tirailleurs du GTD Lamy : cette mission, ils l’attendaient depuis longtemps. Aussitôt habillés, Alexis, Théo, les deux Dylan, Jordan, Vaihiti, Camille et Emmanuel, les soldats du groupe de Jérémy rangent leurs affaires, replient les lits de campagne, font leur sac et chargent l’ensemble de l’équipement dans leur Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI). Une fois que tout est bien arrimé, que les packs d’eau et les rations de combat ont été recomplétés pour trois jours dans les caisses latérales de l’engin, ils peuvent tous se retrouver à l’arrière du VBCI pour partager un café.
Le café chaud dissipe les dernières brumes de la nuit. Ce matin, il est bon, c’est Théo qui l’a fait. Cela change de la veille ; Vaihiti lui ne l’aime que très serré mais ce n’est pas le cas du reste du groupe. Une toilette rapide, un dernier brossage de dents et puis chacun s’enferme dans sa bulle et se concentre en vue de la mission de la journée.
Dylan le pilote, à ne pas confondre avec l’autre Dylan - le chef d’équipe - s’affaire sur son véhicule. Il faut bien vérifier les niveaux, les pneumatiques car on crève beaucoup en raison de la nature du terrain. Bref s’assurer que tout fonctionne sur sa « Ferrari blindée ».
Camille vérifie sa trousse de secours. C’est elle l’auxiliaire sanitaire de la section, c’est elle qui doit prendre en charge les blessés et prodiguer les premiers soins en attendant l’intervention des médecins. C’est un maillon essentiel de la chaîne de santé qui assure une prise en charge rapide en cas de coup dur.
Les autres s’affairent sur leur équipement individuel, s’assurent que tout soit bien à sa place sur le gilet pare-balles, les chargeurs facilement accessibles, le garrot tourniquet à portée de main « au cas où », puis c’est le tour de l’armement. Une fois de plus, on répète les mêmes gestes, les mêmes étapes apprises et répétées maintes et maintes fois jusqu’à que cela deviennent un automatisme, un réflexe : vérifier que l’arme est claire, insérer un chargeur, chambrer une munition, s’assurer que la cartouche est correctement dans la chambre et l’arme à la sûreté.
C’est l’heure du départ : Jeremy annonce «embarquez, verrouillez», chacun prend sa place dans la caisse du véhicule et aux tapes arrière afin d’assurer une surveillance à 360°. Dylan lance le moteur, et le VBCI prend position à l’arrière et à droite des éléments logistiques de la compagnie. La colonne s’élance vers le Nord et le VBCI assure la flanc-garde mobile. Tout le monde est aux aguets.
Ainsi dès le départ, Camille et Jordan repèrent un véhicule bleu qui vient à la rencontre du convoi. C’est une moto à 3 roues qui remonte la colonne en sens inverse, en restant à distance de sécurité puis elle disparaît dans la végétation environnante. Quelques instants plus tard, le véhicule réapparaît, mais cette fois il roule dans la même direction que le VBCI parallèlement au convoi.
Petit à petit, le conducteur infléchit sa route et se rapproche du convoi. Jeremy et son groupe ont reçu des consignes claires face un tel comportement, d’abord des sommations verbales et visuelles puis si le véhicule suspect ne s’éloigne pas, des tirs de sommations avant d’éventuellement neutraliser la cible si elle n’a toujours pas obtempéré.
Voyant la moto à trois roues s’approcher, les membres du groupe en tape arrière appliquent à la lettre les ordres reçus. Alexis, Théo et Emmanuel qui se trouvent du côté par lequel arrive le triporteur font de grands gestes et crient en direction du conducteur. Ce dernier ne semble pas comprendre ce que l’on attend de lui. Jeremy ordonne alors à Dylan, son pilote, d’accélérer pour s’interposer entre la moto et le reste du convoi.
Le conducteur semble enfin prendre conscience des signes qui lui sont adressés, il fait à son tour signe de la main avant de faire mine de s’éloigner, puis, brusquement, il dévie de sa trajectoire et se précipite en direction du VBCI. Arrivé à quelques mètres de l’avant droit du VBCI du groupe, il déclenche la charge explosive cachée sous son chargement.
Heureusement les 32 tonnes et le blindage du véhicule ont résisté, l’ensemble du groupe est sonné mais tout le monde est conscient. Camille n’entend plus rien : malgré le choc, elle se précipite vers ses camarades. Sans écouter sa propre douleur, elle effectue les premiers gestes de secours et rassure. Rapidement pris en charge par le reste de la section et l’équipe médicale insérée au sein du convoi, les membres d’équipages blessés sont évacués par hélicoptère vers la base de Gao où se trouve un hôpital de campagne. Jérémy, comme toujours a montré l’exemple, en se tenant à la tête de ses tirailleurs. Il ressent des sentiments contradictoires. Il s’en veut et il a bien tort : il a pris les bonnes décisions et appliqué parfaitement les procédures. Il est fier de ses « Turcos » et il a bien raison. Par leur sang-froid, leur maîtrise de la force acquise au cours des longs mois de préparation, et leur réaction pleine de maîtrise, ils ont parfaitement rempli leur mission de sûreté et évité sans nul doute possible la mort de plusieurs de leurs camarades du convoi.
Source EMA Défense.gouv
Barkhane : Attaque SVIED du 08 janvier 2021 (defense.gouv.fr)
CASTOR2- Messages : 219
Date d'inscription : 14/10/2019
Age : 74
Localisation : Centre
Re: Barkhane : L’Attaque SVIED du 08 janvier 2021
Jeremy et son groupe ont reçu des consignes claires face un tel comportement, d’abord des sommations verbales et visuelles puis si le véhicule suspect ne s’éloigne pas, des tirs de sommations avant d’éventuellement neutraliser la cible si elle n’a toujours pas obtempéré. ...
Je trouve que les consignes reçues sont " bien pacifistes " ... manifestement, le comportement "d'en face" n'étais pas clair, puisqu'ils ignoraient les sommations visuelles et verbales ,avec une approche sournoise due au changement de direction , donc feu à volonté sans état d'âme ...
Je trouve que les consignes reçues sont " bien pacifistes " ... manifestement, le comportement "d'en face" n'étais pas clair, puisqu'ils ignoraient les sommations visuelles et verbales ,avec une approche sournoise due au changement de direction , donc feu à volonté sans état d'âme ...
66-2B- Messages : 133
Date d'inscription : 28/09/2020
Age : 73
Localisation : Auvergne
Re: Barkhane : L’Attaque SVIED du 08 janvier 2021
Tout à fait d'accord 66-2B, je partage la même "impression".
Pourquoi "impression" ? Il n'y a que les termes de cet article pour se faire une idée.
Et entre ces deux éléments :
"... il fait à son tour signe de la main avant de faire mine de s’éloigner, puis, brusquement, il dévie de sa trajectoire et se précipite en direction du VBCI. Arrivé à quelques mètres de l’avant droit du VBCI du groupe, il déclenche la charge..."
"...Jérémy, comme toujours a montré l’exemple, en se tenant à la tête de ses tirailleurs. Il ressent des sentiments contradictoires. Il s’en veut..."
On peut avoir "l'impression" que le type en face a bénéficié de "temps". Mais il ne s'agit que d'un récit, nous n'avons pas de véritable témoignage...
Dans cette "guerre" la présomption d'innocence est particulièrement respectée ! Le "pas de vagues" fait partie du combat. Une "bavure" est tout de suite exploitée. Les gens en face n'ont pas beaucoup d'armes efficaces à leur disposition : les IED, les otages et les médias...
Dans l'affaire des morts d'un mariage on nous a précisé que le déclenchement des frappes obéissait à une procédure rigoureuse pour éviter les "bavures". Cette procédure passait par un officier chargé de surveiller la "légalité" du déclenchement des tirs...
Cela dit, se battre au milieu des civils ou se déplacer en convoi, dans les conditions qu'on imagine, faire la part des choses est un véritable exploit.
Il faut "le pif" et la baraka...
Sans oublier un bon matériel quand le type en face a été le plus rapide...
Pourquoi "impression" ? Il n'y a que les termes de cet article pour se faire une idée.
Et entre ces deux éléments :
"... il fait à son tour signe de la main avant de faire mine de s’éloigner, puis, brusquement, il dévie de sa trajectoire et se précipite en direction du VBCI. Arrivé à quelques mètres de l’avant droit du VBCI du groupe, il déclenche la charge..."
"...Jérémy, comme toujours a montré l’exemple, en se tenant à la tête de ses tirailleurs. Il ressent des sentiments contradictoires. Il s’en veut..."
On peut avoir "l'impression" que le type en face a bénéficié de "temps". Mais il ne s'agit que d'un récit, nous n'avons pas de véritable témoignage...
Dans cette "guerre" la présomption d'innocence est particulièrement respectée ! Le "pas de vagues" fait partie du combat. Une "bavure" est tout de suite exploitée. Les gens en face n'ont pas beaucoup d'armes efficaces à leur disposition : les IED, les otages et les médias...
Dans l'affaire des morts d'un mariage on nous a précisé que le déclenchement des frappes obéissait à une procédure rigoureuse pour éviter les "bavures". Cette procédure passait par un officier chargé de surveiller la "légalité" du déclenchement des tirs...
Cela dit, se battre au milieu des civils ou se déplacer en convoi, dans les conditions qu'on imagine, faire la part des choses est un véritable exploit.
Il faut "le pif" et la baraka...
Sans oublier un bon matériel quand le type en face a été le plus rapide...
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