Rechercher
Derniers sujets
Petites annonces
Pas d'annonces disponibles.
Qui est en ligne ?
Il y a en tout 45 utilisateurs en ligne :: 0 Enregistré, 0 Invisible et 45 Invités :: 2 Moteurs de rechercheAucun
Le record du nombre d'utilisateurs en ligne est de 257 le Mar 2 Juin - 23:31
Statistiques
Nous avons 477 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est ROSSI HENRI
Nos membres ont posté un total de 5521 messages dans 1930 sujets
ARMISTICE DU 08 MAI 1945
ARMISTICE DU 08 MAI 1945

Aujourd'hui, c'est le 75e anniversaire de l'armistice de la guerre 1939/1945. Des nations amies nous ont envoyé leurs fils pour nous aider à vaincre le nazisme. Ils sont tombés par milliers afin que nous puissions à nouveau vivre libre. Ces deux textes, sont un hommage personnel à leur mémoire.
REMEMBER
Je suis à nouveau en Normandie comme il y a 63 ans
Sur ce coin de France devenu aujourd'hui si populaire.
Comment s'imaginer que ce sable a vu tant de sang ?
Que cette plage était devenue l'antichambre de l'enfer.
Soudain, tout revient à nouveau devant mes yeux
Ma mémoire a fait un bond prodigieux en arrière
Comme un écran géant qui s'anime et s'enfle peu à peu
Chargeant le ciel de monstrueuses lueurs guerrières
Voilà ! Nous arrivons enfin aux abords de la plage
Nous en avons plus qu'assez d'être secoués par la houle
Abaissant un levier, un marin libère la porte de la barge
Et déjà, les hommes des premiers rangs s'écroulent.
J'ai à peine fait deux pas que je tombe dans l'eau profonde
Mon barda m'entraîne au fond et je bois longuement la tasse.
Je suffoque, me débats pendant d'interminables secondes
Essayant d'atteindre la plage éloignée de quelques brasses.
J'arrive, exténué et fourbu, à plat ventre sur le sable
Dégoulinant, toussant et crachant toute mon eau
Péniblement, j'avance en rampant, d'un air misérable
Essayant malgré tout de sauver ce qui reste de ma peau
Autour de moi, le vacarme des explosions est assourdissant
L'air est lourd, pesant, empuanti par de multiples odeurs
Celle âcre de la poudre, celles écœurantes du vomit et du sang
Mais aussi celle, plus fade, insidieuse, visqueuse de la peur.
Les mitrailleuses de la falaise nous ont déjà pris pour cible
Leurs balles tombent sur nous comme la pluie d'un orage d'été
Elles bourdonnent à nos oreilles telles des guêpes irascibles
Dont l'essaim, d'un coup de pied rageur, aurait été botté.
Les obus font voler les hommes comme des pantins désarticulés.
Ils retombent lourdement sur le sol avec un drôle de bruit mat
Encastrant leurs membres et leur chair aux débris déjà emmêlés
Faisant de la plage un paysage lunaire on ne peut plus disparate
Partout sur le sol, le carnage est immonde et insoutenable
Ici gisent des corps démembrés. Plus de vie, rien ne bouge
Là des centaines de blessés hurlent en se tordant sur le sable
Déversant leur sang dans le sol qui peu à peu devient rouge
Pas un abri, pas un trou, pas un coin pour s'abriter
Tout ce qui bouge, se déplace, par les balles est touché
Les morts eux-mêmes sont à nouveau criblés
Mon Dieu ! Mais quand cette horreur va-t-elle s'arrêter ?
Quoi ! Des rires d'enfants au milieu de cette guerre ?
Je tourne la tête et la vision d'horreur s'évanouit
Tout s'envole, tout redevient normal sur la terre
Et, à mes pieds, une fillette, gentiment, me sourit
Hubert Denys (2007)
Texte écrit d'après le témoignage du Private Thomas E. Herring du 5th Ranger Battalion. Il avait 19 ans le 6 juin 1944. Il est décédé le 30 mai 2005 et repose au cimetière militaire national d'Arlington

Le Private Thomas E. Herring, à 19 ans, le 6 juin 1944
LE PILOTE BLESSE
A Stocke-Mandeville, près d'Aylesbury, au sud de l'Angleterre
Se trouvait un lieu où des hommes souffraient dignement, en silence.
C'était un de ces grands hôpitaux qui soignaient ces militaires
Qui essayaient de garder espoir, dignité et surtout, la confiance
Un jour, dans un de ces petits bars situés au cœur du village,
Quelques hommes plus ou moins estropiés, sirotaient une bière
Plus question ici de grade, de nationalité ou de limite d'âge
Tous se remettaient doucement des dégâts causés par la guerre
Ils riaient de bon cœur, la bonne humeur était de rigueur.
Quand un homme, dans un fauteuil roulant, fit son entrée
Il portait l'uniforme bleu des pilotes français avec honneur
Sur sa poitrine, entres autres, brillait le ruban représentant la DFC*
Son visage n'était qu'une horrible cicatrice difficile à regarder
Ses yeux blancs apparaissaient à peine sous les sourcils brûlés
Deux trous immondes remplaçaient ce qui avait été son nez
Un rictus grimaçait sur sa bouche, sans lèvres, à jamais mutilée.
L'ambiance dans le bar a soudain chutée et tout est devenu murmure
Un camarade américain, amputé d'une jambe, appela le serveur
Il lui demanda de servir un verre à l'homme aux horribles blessures
Afin qu'ils puissent, tous ensemble, porter un toast avec ferveur
Le serveur s'approcha et parla doucement à l'oreille du blessé.
Celui-ci se tourna brusquement vers le côté d'où lui venait le son,
Renversa à demi son verre et, d'une voix rauque, se mit à crier :
"Je n'ai que faire de votre pitié et de votre compassion"
Son infirmière se précipite vers lui et, doucement, gentiment, lui fait part
Que le don vient d'un camarade de combat, lui aussi meurtri dans sa chair,
Qui ne pensait pas à mal mais voulait seulement présenter ses égards
A un frère d'armes qui, comme lui, avait combattu âprement dans les airs
Alors l'homme, ses yeux vides regardant le plafond, se figea.
Il repoussa, du mieux qu'il put, l'infirmière avec son bras
Et, s'appuyant à la table, au prix d'un terrible effort, se leva
Puis, à tâtons, chercha son verre et, la tête haute, il déclara :
"Veuillez excuser d'un petit français, l'impolitesse et l'incorrection
Qui, en se retranchant derrière sa misère égoïste, a oublié un instant
Que sans vous, mes amis inconnus venant de vos lointaines nations
Il n'y avait que peu d'espoir de délivrer son pays du joug allemand
Je lève mon verre à vous tous, mes compagnons et frères d'armes
Qui, vaillamment, au péril de votre vie, pour moi sont venus combattre
Vous qui, dans la lutte et les souffrances avez su refouler vos propres larmes
Afin que l'honneur et le cœur de la France puissent continuer à battre"
Puis l'homme se tut et, s'appuyant sur les bras de son fauteuil, se rassit
Heureusement, ses yeux morts ne purent voir les larmes sur les visages
Elles coulaient sur les joues de ces hommes que la guerre avait meurtris
Et qui prenaient conscience que, soudain, ils étaient devenus plus sages
Hubert DENYS (2010)
NB : Les lieux et les faits relatés dans ce texte sont absolument réels et authentiques. Ils ont été relatés par Pierre Clostermann, l'as français aux 37 victoires homologuées ayant servi dans la RAF, dans son livre "Le grand Cirque". Seules les paroles censées être prononcées ont été inventées.
* DFC= Distinguished Flying Cross
Avertissements concernant les droits d'auteurs :
Art.L.122-4 : Toute reproduction, même partielle, par quelque moyen que ce soit, sans l'autorisation écrite de l'auteur est interdite et illégale.
Art. L.716-9 : Le fait de mettre une œuvre à la disposition du public sur Internet nécessite impérativement l'autorisation écrite de son auteur ou de ses ayants droits
_________________
La guerre ne crée que des cimetières. Dans ces cimetières il n'y a pas d'ennemis, seuls des braves reposent
Ho Chi Minh
Hubert DENYS- EXPERT
- Messages : 85
Points : 9524
Réputation : 3159
Date d'inscription : 12/04/2020
Age : 73
Localisation : L'Aiguillon sur mer (85460)
Re: ARMISTICE DU 08 MAI 1945
Merci d'Honorer ainsi ce jour. D'autant que les cérémonies habituelles ne peuvent se dérouler.
vent du sud- Messages : 115
Points : 17433
Réputation : 2814
Date d'inscription : 01/05/2017
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
» colonel CHATEAU-JOBERT
» Général Pierre MENGUS
» Arrivée et enracinement du 35 à Tarbes
» Déodat PUY-MONTBRUN
» L’historien Benjamin Stora remettra officiellement mercredi 20 janvier 2021 à Emmanuel Macron son rapport sur « les mémoires de la colonisation et de la guerre d’Algérie »
» livre consacré au Général Aussaresses
» Roger FAULQUES
» Club des Chefs de Section Para au Feu décembre 2020