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Nous avons 506 membres enregistrésL'utilisateur enregistré le plus récent est POUPARDIN
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Sauter ?
Sauter ?
Période de confinement oblige, on s’occupe comme on peut.
On écoute la radio, on lit les pièces jointes des messages dont vous submergent les amis, on prépare l’ail et l’échalote…
J’en étais là de mes occupations lorsqu’il m’a semblé entendre une chanson.
Les paroles n’étaient pas très nettes, alors j’ai improvisé :
« Voulez-vous sauter grand-mère ?
Voulez-vous sauter grand-père ?
Tout comme au bon vieux temps
Quand vous aviez vingt ans…
Le silence est revenu et au fond de moi quelqu’un m’a demandé :
« Tu as sauté pour quoi toi ? Pour les copains ? »
Ça m’a donné l’idée d’écrire ces quelques lignes.
Quelqu’un a parlé de saut, là-bas dans le fond.
Alors j’ai eu envie de répondre.
Sauter pour qui, pour quoi ?
Quand j’ai sauté, j’étais seul…
Pourquoi ai-je sauté ?
Peut-être à cause du bruit que j’avais du mal à supporter…
Ou du moniteur en qui j’avais confiance ? A cause du pilote, du navigateur, du troisième hublot crasseux à gauche ?
Aucune importance, je ne les voyais pas…
Confiance dans mon chef. Oui, certainement un peu. Peut-être aussi pour remercier le gars qui m’avait contrôlé la SOA, celui qui rigolait en se tenant aux câbles suspendus en nous regardant chanter. Ou alors pour cet avion plein de boulons mal fixés mais si maternel avec ses vibrations...
Que sais-je ?
Ce que je sais, c’est que j’étais seul avec moi-même.
Seul avec mon mal de dos, ma gorge sèche, mon pantalon, ce ventral caressé fébrilement …
Plein de raisons pour un arrêt maladie…
Les copains ? Ils étaient seuls eux aussi…
Seuls, mais ensemble…
Ensemble parce que quelque chose nous reliait. L’envie de se dépasser, de croire qu’on est capable…
Capable de faire mieux ou aussi bien que le copain ?
Non !
Non, ce n’est pas çà !
Non, c’est parce qu’on veut faire mieux que le gars qui est là, juste à côté.
Ce gars ?
Mais oui, vous le connaissez bien ce gars.
C’est celui qui est au fond de nous et qui se cherche une bonne raison…
Le pauvre type qui est notre copain intime. Vous le connaissez si bien…
C’est le défaitiste-pacifiste-guerrier du coin du bar qui gagne les matchs quand ils sont terminés…
Oui, on va sauter.
Il va sauter !
Je l’ai fait sauter.
Sauter pour qui, pour quoi ?
Quand je pense aux jeunes qui sautaient dans les paras clubs civils…
Parmi eux, souvent, des jeunes filles.
Et des jeunes filles à sauter en parachute, vous en connaissiez beaucoup au début des années 1960 ?
Elles faisaient comme nous. Enfin presque.
Parachute, installation, envol, montée et ouverture sympathique de la petite porte.
Avancer penché, c’est pas grand un Dragon. Cet avion d’un autre temps qui copinait avec saint Michel…
Accrocher son mousqueton, enjamber lentement le rebord de la porte, poser son pied, puis le deuxième sur l’aile, là, sur l’emplacement caoutchouté noir…
L’air est frais et le fond de l’eau est loin.
On y est.
Les pieds restent sagement en place. Sans leurs rangers. Oui, elles n’avaient pas ce genre de chaussures.
Puis, les deux mains sur la barre, un œil sur celui du moniteur, on attend le signal…
Un hochement de tête, un sourire ou un clin d’œil, un petit geste de la main et pas de « Go »…
Oui, pas de copains, copines, là aussi on est seule…
Avec le vent qui gifle la figure et cette barre métallique…
Vraiment seule.
Lentement la main s’ouvre, la deuxième aussi, je le veux…
Alors on se lâche… sans sirène ou klaxon…
C’est vrai, le klaxon, le bruit, le coup sur l’épaule, la poussée du copain dans le dos…
Ça aide… dirait l’autre…
Alors Ma Demoiselle chapeau bas !
Vous avez fait sauter votre copine…
Finalement, sauter en parachute c’est simple.
Il suffit d’avoir un copain…
Pour finir, je vais vous faire une confidence.
Vous savez, vous pouvez sauter avec qui vous voulez…
NDLR : on l’aura compris, il ne s’agit pas d’un saut opérationnel…
On écoute la radio, on lit les pièces jointes des messages dont vous submergent les amis, on prépare l’ail et l’échalote…
J’en étais là de mes occupations lorsqu’il m’a semblé entendre une chanson.
Les paroles n’étaient pas très nettes, alors j’ai improvisé :
« Voulez-vous sauter grand-mère ?
Voulez-vous sauter grand-père ?
Tout comme au bon vieux temps
Quand vous aviez vingt ans…
Le silence est revenu et au fond de moi quelqu’un m’a demandé :
« Tu as sauté pour quoi toi ? Pour les copains ? »
Ça m’a donné l’idée d’écrire ces quelques lignes.
**************
Quelqu’un a parlé de saut, là-bas dans le fond.
Alors j’ai eu envie de répondre.
Sauter pour qui, pour quoi ?
Quand j’ai sauté, j’étais seul…
Pourquoi ai-je sauté ?
Peut-être à cause du bruit que j’avais du mal à supporter…
Ou du moniteur en qui j’avais confiance ? A cause du pilote, du navigateur, du troisième hublot crasseux à gauche ?
Aucune importance, je ne les voyais pas…
Confiance dans mon chef. Oui, certainement un peu. Peut-être aussi pour remercier le gars qui m’avait contrôlé la SOA, celui qui rigolait en se tenant aux câbles suspendus en nous regardant chanter. Ou alors pour cet avion plein de boulons mal fixés mais si maternel avec ses vibrations...
Que sais-je ?
Ce que je sais, c’est que j’étais seul avec moi-même.
Seul avec mon mal de dos, ma gorge sèche, mon pantalon, ce ventral caressé fébrilement …
Plein de raisons pour un arrêt maladie…
Les copains ? Ils étaient seuls eux aussi…
Seuls, mais ensemble…
Ensemble parce que quelque chose nous reliait. L’envie de se dépasser, de croire qu’on est capable…
Capable de faire mieux ou aussi bien que le copain ?
Non !
Non, ce n’est pas çà !
Non, c’est parce qu’on veut faire mieux que le gars qui est là, juste à côté.
Ce gars ?
Mais oui, vous le connaissez bien ce gars.
C’est celui qui est au fond de nous et qui se cherche une bonne raison…
Le pauvre type qui est notre copain intime. Vous le connaissez si bien…
C’est le défaitiste-pacifiste-guerrier du coin du bar qui gagne les matchs quand ils sont terminés…
Oui, on va sauter.
Il va sauter !
Je l’ai fait sauter.
Sauter pour qui, pour quoi ?
Quand je pense aux jeunes qui sautaient dans les paras clubs civils…
Parmi eux, souvent, des jeunes filles.
Et des jeunes filles à sauter en parachute, vous en connaissiez beaucoup au début des années 1960 ?
Elles faisaient comme nous. Enfin presque.
Parachute, installation, envol, montée et ouverture sympathique de la petite porte.
Avancer penché, c’est pas grand un Dragon. Cet avion d’un autre temps qui copinait avec saint Michel…
Accrocher son mousqueton, enjamber lentement le rebord de la porte, poser son pied, puis le deuxième sur l’aile, là, sur l’emplacement caoutchouté noir…
L’air est frais et le fond de l’eau est loin.
On y est.
Les pieds restent sagement en place. Sans leurs rangers. Oui, elles n’avaient pas ce genre de chaussures.
Puis, les deux mains sur la barre, un œil sur celui du moniteur, on attend le signal…
Un hochement de tête, un sourire ou un clin d’œil, un petit geste de la main et pas de « Go »…
Oui, pas de copains, copines, là aussi on est seule…
Avec le vent qui gifle la figure et cette barre métallique…
Vraiment seule.
Lentement la main s’ouvre, la deuxième aussi, je le veux…
Alors on se lâche… sans sirène ou klaxon…
C’est vrai, le klaxon, le bruit, le coup sur l’épaule, la poussée du copain dans le dos…
Ça aide… dirait l’autre…
Alors Ma Demoiselle chapeau bas !
Vous avez fait sauter votre copine…
Finalement, sauter en parachute c’est simple.
Il suffit d’avoir un copain…
Pour finir, je vais vous faire une confidence.
Vous savez, vous pouvez sauter avec qui vous voulez…
(Le Dragon... C'est une "Demoiselle" qui monte. Regardez ses chaussures...)
****
NDLR : on l’aura compris, il ne s’agit pas d’un saut opérationnel…
Dernière édition par LANG le Dim 3 Mai - 18:22, édité 1 fois
LANG- ADMINISTRATEUR
- Messages : 957
Points : 34740
Réputation : 16558
Date d'inscription : 09/12/2018
Age : 79
Localisation : Yonne
Re: Sauter ?
On l'aura compris, un texte mi humoristique mi sérieux, mais bien écrit qui, et c'est peut-être le but, allez savoir, nous remémore quelques souvenirs.
vent du sud- Messages : 106
Points : 18433
Réputation : 3714
Date d'inscription : 01/05/2017
Sauter
Merci Lang pour ce joli texte qui a eu le pouvoir de me ramener 53 ans en arrière.
Que de souvenirs qui ressurgissent en un instant.
Et surtout la question qu'on s'est toujours posé intérieurement "Comment on a fait pour passer cette fichue porte."
Je pense que pas un de nous n'arriverais à donner aujourd'hui une véritable explication.
Après, on roule les mécaniques auprès des filles mais sur le tarmac, en file indienne, près du Noratlas hélices tournantes c'était une autre musique.
Que de souvenirs qui ressurgissent en un instant.
Et surtout la question qu'on s'est toujours posé intérieurement "Comment on a fait pour passer cette fichue porte."
Je pense que pas un de nous n'arriverais à donner aujourd'hui une véritable explication.
Après, on roule les mécaniques auprès des filles mais sur le tarmac, en file indienne, près du Noratlas hélices tournantes c'était une autre musique.
_________________
La guerre ne crée que des cimetières. Dans ces cimetières il n'y a pas d'ennemis, seuls des braves reposent
Ho Chi Minh
Hubert DENYS- EXPERT
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Re: Sauter ?
Sauter pour qui, pour quoi ?
J'ai lu les nombreux posts sur le brevet para, oui sauter pour qui, pour quoi ?
suspente- Messages : 109
Points : 18149
Réputation : 3082
Date d'inscription : 16/05/2017
Age : 63
Localisation : POITIERS
re : Sauter ?
Merci Suspente ,
Dit pourquoi , pourquoi , pourquoi , cela me rappelle une chanson , vous connaissez la réponse ??
On saute parce que le précédant l'a fait ? que les autres attendent derrière ? que l'on ne veut pas montré sa peur ? .
Je pense que l'on passe cette p.. de porte parce qu'on doit le faire d'abord pour soi , ce prouvez que l'on vaut par rapport aux autres camarades , et de toute façon à vingt ans on n'est indestructible ( dans sa tête )
Bien sur les premières fois c'est la peur au ventre , mais passer cette porte c'est vaincre cette peur et ici commence le courage .
Donc c'est pour soi et personne d'autre .
Ensuite dans sa vie on tente plein de choses dont on ne ce sentait pas capable , très souvent on réussit , cela grâce à cette fameuse porte ( qui n'était pas la d'ailleurs ). Quand on se trompe cela n'est pas perdu , c'est de l'expérience .
un vieux Rapace qui a du mal à redescendre
Dit pourquoi , pourquoi , pourquoi , cela me rappelle une chanson , vous connaissez la réponse ??
On saute parce que le précédant l'a fait ? que les autres attendent derrière ? que l'on ne veut pas montré sa peur ? .
Je pense que l'on passe cette p.. de porte parce qu'on doit le faire d'abord pour soi , ce prouvez que l'on vaut par rapport aux autres camarades , et de toute façon à vingt ans on n'est indestructible ( dans sa tête )
Bien sur les premières fois c'est la peur au ventre , mais passer cette porte c'est vaincre cette peur et ici commence le courage .
Donc c'est pour soi et personne d'autre .
Ensuite dans sa vie on tente plein de choses dont on ne ce sentait pas capable , très souvent on réussit , cela grâce à cette fameuse porte ( qui n'était pas la d'ailleurs ). Quand on se trompe cela n'est pas perdu , c'est de l'expérience .
un vieux Rapace qui a du mal à redescendre
otosan- 1° RCP
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Date d'inscription : 30/10/2020
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